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Note de février 2018

Contexte actuel (04/02/2018) :  Pourquoi quand tout va bien …

Après un mois de janvier qui débute en fanfare, les deux premiers jours de février viennent rappeler aux intervenants que rien n’est jamais simple dans le monde financier. Les perspectives que nous avons décrites le mois dernier sont pourtant toujours d’actualité, le début des publications des sociétés américaines se sont plutôt bien passées, mais les vieux démons semblent refaire surface, et si tout va bien, alors rien ne va.

Dans la pratique des marchés financiers, il ne faut pas chercher à mener certains combats comme celui contre les banques centrales ou contre le marché. Et en ce moment, le marché semble vouloir que le dollar reste faible face à l’Euro ou le Yen. Il semble vouloir se faire peur avec le retour de l’inflation et ses conséquences sur les hausses de taux US à venir, et potentiellement en Europe.

Pendant le mois de janvier, nous avons assisté à une situation peu fréquente qui mêlait la hausse des marchés actions, +5.79% pour le Dow Jones en dollar, +3.19% pour le CAC et +2.8% pour l’Eurostoxx50 avec celle des taux US et Européens qui sont passés respectivement de 2.446% à 2.713% pour le 10 ans US (T BOND), de 0.426% à 0.702% pour le 10ans allemand (BUND) et de 0.683% à 0.994% pour le 10 français (OAT) entre le 31 décembre 2017 et le 31 janvier 2018. Cela semblait convenir à tout le monde, même s’il fallait néanmoins s’attendre à ce qu’une des deux variables finisse par s’ajuster, et les brusques mouvements intervenus sur les taux US et Européens la semaine dernière sont venus nous le rappeler.

La barrière « psychologique » des 2.65% sur le T BOND a été franchie une première fois le 22 janvier, pour retomber le lendemain. Mais à partir du 29 janvier les taux US recommencent à remonter pour aller culminer ce vendredi 3 février à 2.814, tandis l’OAT passe la barre des 1% pour s’établir à 1.008% et le BUND celle des 0.75% pour clôturer à 0.763%. Pour vous donner un ordre d’idée, la hausse respective de ces rendements entre le 31 décembre 2017 et le 3 février est de 29.56% pour l’OAT, de 79.11% pour le BUND et de 18.13% pour le T BOND.

Contexte actuel (04/02/2018) :  … On veut que tout aille mal !

Pour le moment, et c’est une des raisons qui ont mené les taux à ces niveaux, les banques centrales ne peuvent pas aller contre cette volonté du marché. Et apparemment, le marché voit deux choses : Un dollar faible, et paradoxalement, des hausses potentielles de taux aux US liées à un fort retour de l’inflation.  Lors de sa dernière intervention, Mario Dragghi, le président de la Banque Centrale Européenne (BCE) n’a pas pu calmer les ardeurs de l’euro face au dollar. Il a, semble-t-il, déçu les investisseurs qui s’attendaient à plus de clarté de sa part sur l’échéance de fin du Quantitative Easing (QE) en septembre.  Or, selon notre opinion, il ne peut pas se montrer trop affirmatif sur les modalités de cette fin, de peur que les investisseurs n’interprètent cela comme une future hausse des taux européens, ce qui renforcerait d’autant plus l’euro contre le dollar. Il ne peut également pas laisser planer un doute sur une potentielle continuité du QE, car cela pourrait apporter des doutes sur les anticipations d’inflation en Europe.

En ce qui concerne l’inflation, son retour en ce début d’année avec un regain de hausse des salaires aux US et une hausse des cours des matières premières (notamment du pétrole), est aussi à l’origine de ce petit vent de panique qui secoue les marchés en ce début février. Cependant, les anticipations de reprise d’inflation sont plus axées sur les USA que sur l’Europe ou le Japon.

Les cours du WTI en hausse de 8.23% depuis le début de l’année à 65.07 $ est sur un plus haut depuis trois ans, amenant les analystes du secteur à potentiellement entrevoir une continuation de la hausse pour les années à venir, d’autant plus à cause de la forte demande mondiale. Cela vient en contradiction avec les perspectives que nous avions décrites le mois précédent, où le consensus ne voyait pas le pétrole rester durablement au-dessus des niveaux de 60 $.

Pendant ce temps, les chiffres de croissance restent au beau fixe, voire s’améliorent aux USA. Le consensus estime à +0.8 points le surplus de croissance du PIB aux USA liée aux mesures fiscales Trump.

Que penser du contexte actuel ? Panique or not panique ?

Dans le mois qui vient de passer, nous avons continué à faire le tour des perspectives des nombreuses sociétés de gestion pour 2018, et avons assisté globalement à une confirmation du consensus que nous avons décrit il y a un mois, avec cependant plus ou moins de bémols en provenance de certaines d’entre elles. En revanche, là où le consensus apparaît clair, ce n’est qu’aucun de ces investisseurs institutionnels ne prévoient d’incident majeur à court terme. En revanche nous avons noté des différences notoires sur les appréciations et les anticipations de hausse des taux US, sur les niveaux de valorisation des marchés, sur les évolutions des devises et sur leur perception du retour de l’inflation ainsi que de ses conséquences.

Ces différences, rassurantes en quelques sortes, car ce sont elles qui animent les marchés, nous ont permis de relativiser notre analyse tout en conservant le biais sur les actifs risqués que nous avons conservé en ce début d’année. Nous prenons en compte le fait que de plus en plus d’intervenants de marchés pensent qu’il y aura plus de trois hausses des taux aux USA cette année. Nous sommes aussi en complet accord avec un quasi consensus de se tenir éloigné des investissements sur les emprunts d’états européens et américains.

Que l’inflation soit de retour est une bonne nouvelle, pour autant que cela soit de la bonne inflation. Il faut aussi relativiser et se demander si ce regain d’inflation qui se révèle en ce début d’année va conserver sa tendance, ou à l’instar de l’année dernière va se résorber au fil des mois. Pourquoi faudrait-il tout lâcher quand l’inflation, tant attendue des investisseurs se pointe enfin ? Cela nous semble paradoxal, d’autant plus qu’il est encore trop tôt pour savoir si cela va perdurer et si oui où ?

Que penser du contexte actuel ? Notre avis : Conserver son sang-froid dans ces regains de volatilité

Néanmoins, la force de l’euro qui était sous-évaluée par le consensus semble apporter des questions supplémentaires, notamment sur la crainte que cela introduise une hausse des taux plus rapide en zone euro, ce qui aurait un impact sur les financements des sociétés. Doit-on se poser la question maintenant, ou attendre que le prochain cap des 1.30 € contre dollar soit atteint ? Pour notre part, le jeu des devises devient trop risqué à ce stade, car il pourrait se retourner aussi rapidement qu’il a pris forme.

Certes les marchés peuvent changer rapidement, mais nous ne pensons pas qu’à ce stade les bons fondamentaux économiques sur lesquels tout le monde s’accorde, même les plus baissiers, vont changer du jour au lendemain à cause d’une poussée d’inflation, d’un euro qui se renforce trop ou d’un prix du pétrole en hausse. Que les marchés actions américains que tout le monde trouvait plus ou moins cher consolident un peu, n’est peut-être pas une mauvaise chose. En revanche, il ne faut pas oublier que nous ne sommes pas en récession, loin de là même, que les marchés sont toujours gavés de liquidités, que les taux sont juste en train de prendre un biais clairement ascendant, et donc que le meilleur placement, pour espérer des rendements corrects en ce moment, reste les actions.

Aussi, nous pensons que ce mouvement de correction est un phénomène de marché normal, comme celui que nous avons connu en novembre dernier. Nous allons en profiter pour observer si dans ce mouvement, les marchés européens se comportent mieux que leurs confrères américains. Nous restons cependant vigilants, ne serait-ce que sur des points techniques, qui sont souvent de bons indicateurs. Nous pensons que pour le moment, les marchés actions prennent une pause avant de reprendre leur chemin haussier.

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