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Note d’octobre 2019

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Il est désormais de bon ton de parler de dé-globalisation au travers de discours politiques et d’une volonté de repli sur soi à défaut de parler de protectionnisme ou autres chimères protectionnistes. Il faut désormais diaboliser un monde ouvert, mettant au rebut ce que nous avons magnifié précédemment. Ce monde ouvert a pourtant profité à nombre d’entreprises occidentales et soutenu la croissance mondiale, via l’impératif de certains émergents de s’équiper ainsi que la montée en puissance exponentielle de nouvelles classes moyennes.

Cette diabolisation, parfois justifiée par des dérèglementions, est, n’en doutons pas amplifiée par de nouveaux lobbyistes qui voient dans ce nouveau repli sur soi, la possibilité de nouveaux marchés.

La diabolisation amplifie le bruit réel et s’accompagne d’un retour en arrière sociologique où la permissivité parfois normale d’hier, devient le défaut d’aujourd’hui.

De fait, les échanges mondiaux, qui ont crû régulièrement au cours de deux dernières décennies, se contractent fortement, aidés par une guerre commerciale appelée à durer.

Diminuer le taux de carbone en produisant au plus près du consommateur n’est pas une mauvaise idée, à condition d’être capable de produire en quantité nécessaire, avec un coût compétitif, et une main d’œuvre appropriée. Sinon, ce sera le consommateur qui en supportera le renchérissement du prix ou les entreprises qui limittront inexorablement leurs marges. Mais cette diabolisation vient à bon escient à la bouche de bon nombre de politiques, qui ont laissé faire tant d’années une forme inhumaine de libéralisme où la valeur du travail devenait peccadille face aux profits financiers. Y trouvent-ils un moyen de se racheter une vertu, ou de pallier au plus vite à la satisfaction d’un électorat déçu et peu au fait des impératifs d’un monde en mutation ?

Ce retour « à la maison » appelé encore Patriotisme économique par le Président Trump pourrait avoir des vertus s’il impliquait des plans d’investissements conséquents pour préparer l’avenir. Ce qui, du reste, est réclamé inlassablement par certains banquiers centraux.

Entre Globalisation à outrance et diabolisation, il en est comme de toute chose un juste milieu qui pourrait se traduire par la réintégration de l’homme comme premier capital de toute société libérale.

Ceci éviterait de voir une période d’expansion incroyablement longue aux Etats Unis, qui serait probablement peu dynamique à l’avenir, mais qui aura vu en même temps le nombre de pauvres exploser.

Edito (suite) : Don’t fight the FED !

Cette maxime est bien connue depuis de nombreuses années. « Ne vous battez pas contre la banque centrale américaine (FED) » et encore moins en ce moment, où ce n’est pas seulement la FED qui cherche à maintenir une croissance nonchalante mais également de nombreuses institutions monétaires, à travers le monde. Il est vrai que les indicateurs économiques ne traduisent pas une embellie avec des indices PMI manufacturiers qui viennent de passer sous la barre des 50 (niveau de croissance), mais dont il faut relativiser l’impact car le secteur manufacturier ne représente plus qu’un modeste pourcentage du PIB. De plus, ces mêmes indices calculés sur un plus grand nombre d’entreprises (PMI Markit) présentent une meilleure configuration, moins pessimiste. Il est un fait que l’économie mondiale ralentit aussi bien à cause d’une guerre commerciale durable mais aussi en raison de la formidable période d’investissements passée qui nécessite logiquement une pause durable. S’additionnent toujours à cela, les risques géopolitiques et la désormais totalement incompréhensible politique britannique.

Sans nos amis banquiers centraux, il serait des plus téméraires d’investir en actions sachant que les alternatives de placement sont désormais comme des « terres rares ».

Octobre est un mois qui laisse des souvenirs amers et rester investi sans se surexposer dans un tel environnement nécessite d’accepter encore et toujours plus de volatilité.

Mais rappelons que certaines entreprises continuent de bénéficier de l’appétence des consommateurs et offrent particulièrement en Europe des dividendes bien supérieurs aux taux des marchés obligataires.

Volatilité, née de l’environnement économique, des propos de Boris Johnson ou du plus grand « twittman » de l’humanité, à savoir le Président Trump qui exerce son « talent » généralement entre deux parties de golf. Mais volatilité aussi, due à l’absence d’investisseurs finaux laissant libre cours à la gestion passive, aux arbitragistes et autres traders.

Ceux-ci provoquent des décalages de cours parfois injustifiés, aidés aussi par une liquidité peu abondante, comme ce fut le cas pour une société cotée annonçant encore trois nouvelles grosses commandes confortant son avenir radieux, mais dont le cours de bourse a reculé de plus de 4% sur une séance sans aucune justification.

Tout ceci a de quoi lasser l’investisseur fébrile, énerver le gérant de fonds mais certainement pas le « fin » connaisseur du dossier.

Nous n’entrevoyons pas de récession dans les mois à venir quant à prévoir un Krach comme évoqué par de nombreux experts de la prévision, l’histoire nous prouve qu’il vient toujours par surprise, là où on ne l’attendait pas.

En attendant, le discours des banquiers centraux est clair dans leur volonté de soutenir le peu de croissance existante, donc « Don’t fight the FED », et de toutes façons, octobre n’a que 31 jours.

Contexte actuel (08/10/2019) : Blues d’automne et actions concertées  

Le mois de septembre a été plutôt propice aux différents marchés laissant espérer que tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Ainsi, à fin septembre, ils affichent des hausses depuis le début de l’année de l’ordre de 20.02% pour le CAC40, 18.93% pour l’EUROSTOXX50, 15.39% pour le DOW JONES et 18,74% pour le S&P. La plupart de ces indices affichent de belles hausses sur le mois comprises entre +1.19% pour le S&P500 et le DOW et +4.16% pour l’Eurostoxx50 +3.60% pour le CAC).

Mais ces deux dernières semaines furent un peu plus compliquées, avec d’une part, une action concertée de la plupart des banques centrales incluant de nouvelles mesures très accommodantes, mises en place pour principalement soutenir leurs économies, dont le ralentissement se confirme au gré des chiffres macro-économiques. D’une autre part, la hausse de septembre a été annulée avec l’annonce de l’indice du secteur manufacturier américain (ISM) qui pour le deuxième mois consécutif a été publié en deçà des 50, suivi d’une légère déception pour l’indice du secteur des services en dessous du consensus attendu. Ces indices sont des indicateurs importants pour les investisseurs, qui n’aiment pas les voir baisser en même temps. Heureusement, le taux de chômage américain, publié ensuite s’est voulu rassurant avec un plus bas niveau depuis 50 ans.

Du coté du pétrole, il n’aura fallu que trois semaines pour que les cours reviennent en dessous de leurs niveaux d’avant attaque en Arabie Saoudite, après leur envol, suite à cet évènement.

Les négociations entre américains et chinois doivent reprendre cette semaine, alors que la guerre commerciale qu’ils se livrent commence à faire sentir ses réels effets sur les deux économies.

L’insolvabilité de certaines entreprises commence à poindre, avec des entreprises comme Thomas Cook qui n’ont pas réussi à se refinancer.

Enfin, le brexit semble avoir fait un pas de plus en avant vers une sortie sans accord (« no deal »), alors que ce jour, dans une interview, le président de la commission européenne, Mr Juncker, fustige le jeu joué par Londres.

La période des résultats américain va bientôt s’ouvrir, et permettra d’apprécier le poids des effets directs et indirects que la guerre commerciale sino-américaine pèse sur les sociétés.

Que penser du contexte actuel ? Face au stress et à la détresse générale sur les marchés les banques centrales sont présentes.

Rien de changé par rapport au mois dernier. Le même sentiment de paradoxe règne, d’autant plus que le ralentissement se confirme et que l’on aperçoit autant de signaux négatifs que de positifs.

Quelques petites craintes de récession apparaissent, confortée par le mouvement sur le pétrole que nous décrivions plus haut, qui pour certain, est un fort signal que la croissance n’est plus. En effet, la baisse des cours du pétrole semble être dûe aux anticipations de moindres demandes liées au ralentissement. D’autres en revanche, ont la certitude qu’une récession ne pointera pas à un quelconque horizon, car ils privilégient le scénario d’une croissance molle mais persistante (« Japanisation » des économies), soutenue à bout de bras par les mesures des banques centrales, et potentiellement reléguées par des politiques importantes d’investissement dans les infrastructures, ou de baisse d’impôts des particuliers. Cette dernière arme, pourraient être utilisée par Trump durant le second trimestre 2020, afin de donner un coup de fouet à sa campagne pour sa réélection.

Quant à un possible accord entre la chine et les USA à l’issue des négociations qui vont repartir le 10 octobre, rien n’est moins sur ni impossible. Cette guerre ressemble de plus en plus à un divorce qui n’en fini pas, avec un coup la chine qui veut négocier et un autre les usa, mais pour le moment, aucun ne souhaite d’issue favorable en même temps. Avec la procédure d’impeachment qui pèse sur Trump, les chinois pourraient être tentés à présent de jouer la montre, alors que Trump vient de déclarer qu’il souhaitait un accord global ! Néanmoins, les chiffres économiques parlent d’eux-mêmes et pourraient inciter les deux blocs à finalement s’entendre avant de plonger le monde en récession. Nous restons persuadé qu’un accord sera trouvé, mais à trop avoir voulu jouer la montre, Trump risque de se retrouver à présent dans un état temporaire de faiblesse qui pourrait compromettre des chances d’accord. L’issue d’un tel match pourrait alors voir le jour au début 2020, pour raison électorale « of course » !

Nous avons mentionné Thomas Cook précédemment, entreprise qui n’a pas réussi à se refinancer, malgré un environnement où les liquidités abondent et où les investisseurs sont pourtant à la recherche du moindre excès de rendement. En effet, les taux négatifs ont permis à un plus grand nombre d’entreprise de combler leurs besoins en financement, souvent sans que le prêteur n’ai « prêté » d’attention suffisante en regard de son rating. Mais aux vues des conditions actuelles du marché obligataire, où il faut aller chercher dans du « B » ou du « CCC » pour avoir du rendement, l’investisseur semble soudainement se reconcentrer sur son principal souci qui est celui de récupérer son capital de départ. Aussi, cet exemple parmi d’autres, met à jour des problèmes de solvabilité que les liquidités trop abondantes semblaient avoir mis de côté.

Pour ajouter au stress actuel des marchés, dont la volatilité augmente au fur et à mesure des publications des chiffres macro-économiques que nous avons évoqués précédemment, il y a le brexit et son risque accru de « no deal » que nous décrivions le mois dernier comme un possible outsider ! Cette ombre qui plane aussi bien sur la tête des européens que des anglais, mais avec de plus gros effets pervers sur ces derniers, est un facteur de stress supplémentaire pour une Europe qui subit un ralentissement de ses économies directrices.

Entre temps, en attendant les bons effets des futures « mesures électorales » de Trump, d’une digestion du brexit et d’un léger mieux sur les chiffres macro-économiques qui devraient néanmoins se reprendre, les banques centrales viennent à la rescousse, en pratiquent de nouvelles politiques accommodantes ou en injectant des liquidités pour éviter des mini crash bancaires. Leur volonté se porte plus sur un réel soutient aux économies que sur celle de faire baisser les taux coute que coute. Elles espèrent également que les gouvernements prendront des mesures de relance adéquates, d’autant plus que les taux bas se prêtent à des politiques de dépense !

Aussi, comme cela est mis en exergue dans l’édito, l’heure n’est peut-être pas à « fighter » les banques centrales, et même si l’humeur des marchés reste maussade en ce début octobre, elle passera bien à un moment. Soit parce que les marchés qui sont sous-investis en actions trouveront que le mouvement de consolidation a été suffisant pour reprendre du risque, soit parce que de moins mauvaises nouvelles, suite aux publications des sociétés américaines, viendront conforter les investisseurs que les actions ne sont finalement pas si chères, ou simplement parce qu’à fin octobre, la FED rebaissera à nouveau ses taux, ce que beaucoup d’investisseurs attendent.  

Les marchés vont donc continuer à être tiraillés entre des bonnes et des moins bonnes nouvelles, inciter les investisseurs à prendre de plus en plus de risque pour gagner de moins en moins de rendement, tout cela, dans un contexte d’incertitude politique contrebalancé par une protection à la baisse du fait des actions des banques centrales. Ceci ne nous incite pas à modifier pour le moment, notre positionnement neutre en actions, tout en nous tenant prêt à saisir toute opportunité qui se présenterait.

Quelle politique d’investissement mettre en place ?  Nous maintenons notre pondération quasi neutre en actions. 

Pour plus d’information sur nos services et nos allocations :

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Achevé de rédiger le 8 octobre 2019 par Pascal BERNACHON et Olivier BLITZ

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