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Note de septembre 2019

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Edito : Argent pas cher, à quoi ça sert ?

Avec autant de rendements réels ou nominaux négatifs, l’argent est gratuit et les banquiers centraux montrent leurs dispositions à poursuivre, voire amplifier si besoin est, cette manne pécuniaire. Les risques politiques accouchant de risques économiques, le rôle des banques centrales est donc bien d’accompagner la croissance ou au moins de la maintenir face à un monde toujours au bord du risque déflationniste. Elles sont dans le strict respect de leurs missions mais tout ne peut être résolu par leur simple action. Elles accompagnent, anticipent mais ne peuvent construire elles seules l’avenir.

Aujourd’hui, il n’y a nul problème de liquidité hormis quelques états moribonds, nul manque de trésorerie dans les entreprises dont les montants explosent à la hausse (pour une partie d’entre elles au moins), nul problème de gain de pouvoir d’achat probant.

Alors pourquoi anticiper de nouvelles opérations de liquidité au sein des pays industrialisés si les politiques ne s’en servent pas pour préparer la croissance future ? Ainsi, dans une vieille Europe bien fatiguée, qui ne peut rivaliser aujourd’hui avec la montée en puissance de l’industrie émergente, ou challenger les incontournables champions américains du digital, cet argent ne peut être utile que pour créer les « Airbus » du futur. Des entreprises incontournables qui nous permettent de sauvegarder notre rang déjà déchu. Pas de dépenses budgétaires de relance à court terme mais la volonté farouche de faire des champions de demain dans le digital, l’intelligence artificielle ou la défense et bien sûr dans la mobilité future ou l’énergie de substitution ;

Dans ces secteurs, l’argent pas cher serait employé à bon escient pour redonner un peu de lustre à notre vieux continent, amas d’égocentrismes. De plus, avec un peu de chance, le 31 octobre, nous serons débarrassés d’un partenaire qui se plaisait à bloquer toute grande avancée européenne.

Nombreux sont ceux qui prévoient que les taux longs seront durablement installés sous leur niveau normal de rémunération, évoquant même une Japonisation de l’Europe. Pourtant en matière économique, le mythe de l’infiniment vrai ne tient jamais longtemps. Espérons donc que cette manne salutaire qui réduit considérablement le poids de nos dettes ne se retourne pas sous l’influence d’un événement extérieur qui nous ferait amèrement regretter l’endettement continu, via une forte remontée des taux longs.

De si faibles rémunérations ont continué d’attirer des flux entrants sur l’obligataire au détriment des actions. Cela durera-t-il longtemps ?

Combien de temps les épargnants accepteront des placements à si faible rentabilité y compris dans les contrats en euros ? Pour le moment, ils compensent en épargnant plus au détriment de la consommation, réaction somme toute logique, mais paradoxale !

Alors oui, les rendements de nombre d’actions sont largement supérieurs à la rémunération d’une OAT ou d’un BUND, mais la frilosité des investisseurs à se ruer sur les marchés actions ne vient probablement pas que de l’incertitude économique ou géopolitique. Les as de la finance par leur ingéniosité permanente à créer soit des produits complexes, soit des fonds qui n’ont pas pour unique but d’investir activement dans le temps ont fait déserter l’épargne de base, laissant le marché entre les mains de gens qui s’octroient le titre d’initiés et qui s’enferment dans un club de plus en plus privé au risque de ne plus avoir de membres présents… À TERME !

Il en est probablement des marchés comme dans la société, laxisme suivi de rigorisme et vice versa. Éternelle roue qui tourne. Les marchés actions reviendront aux fondamentaux. La patience paye toujours.

Contexte actuel (11/09/2019) : Un petit tweet …   

Après deux mois de vacances, nous voilà revenu à la case « départ » en ce retour de congés, avec des marchés actions légèrement en-dessous de leurs niveaux de fin juin. En effet, à fin août, ils affichent des hausses depuis le début de l’année de l’ordre de 15,85% pour le CAC40, 14,17% pour l’EUROSTOXX50, 13,19% pour le DOW JONES et 16,74% pour le S&P. La plupart de ces indices affichent de faibles baisses sur les deux mois estivaux comprises entre -0.52% pour le S&P500 (-0,76% pour le DOW) à -1,35% pour l’Eurostoxx50 (-1,06% pour le CAC).

Certes l’été ne fut pas si calme, car après un mois de hausse en juillet, un nième tweet de D.Trump, au tout début août, a entrainé une forte baisse de tous les marchés actions, avec une ampleur sur une semaine équivalente à celle vécue pendant tout le mois de mai. Cela n’a pas empêché les marchés de taux de continuer leur baisse, au 30 août, pour atteindre des niveaux négatifs jamais vu pour les 10ans allemand et français (respectivement à -0,70% et-0,41%) tandis que le 10ans US à 1,499% est passé en dessous du niveau du 2ans à 1,51%. Cette différence a entrainé un léger stress sur les marchés, car elle est considérée comme un fort signal annonciateur de prochaine récession. Nous avons déjà commenté cette crainte, qui en regard de la situation exceptionnelle que nous vivons à présent, ne nous semble pas digne d’être prise en compte. Et ce, d’autant plus, que la situation s’est très légèrement améliorée à ce jour, 11 septembre, le 10 ans US étant revenu légèrement supérieur au 2 ans US (1,744% contre 1,68%).

Ainsi, les taux se sont repris en ce début septembre, par rapport à leurs très bas niveaux atteints fin août, notamment après la reprise des discussions entre américains et chinois, entre autres. En effet, la baisse des taux durant le mois d’août était à mettre en parallèle avec un regain de pessimisme lié à la forte baisse des marchés, à un retour des anticipations de récession et aux craintes liées à la mise en place des nouvelles taxes et de leurs conséquences et impacts sur les consommateurs américains et sur l’industrie du pays.

A ces craintes vinrent s’ajouter en Europe des mauvais chiffres de croissance allemande (plutôt même un risque de récession), et la possibilité d’un Brexit sans accord, ainsi qu’un accroissement des tensions à Hong Kong. A noter, que comme le marché avait exclu la possibilité d’un vote en faveur du brexit en son temps, il ne faudrait pas commettre la même erreur et penser que le scénario de sortie du brexit sans accord soit impossible. Tout est possible à l’heure actuelle !

Fort heureusement, la rentrée apporta son lot de bonnes nouvelles, avec une baisse des tensions à Hong Kong, un hypothétique plan de relance en Allemagne, des tourmentes politiques contre Boris Johnson, une situation Italienne qui trouve une sortie pro-européenne. Cela a permis aux marchés actions de bien remonter et de retrouver pour les marchés européens leur hauts niveaux de 2019, et pour les marchés américains une partie de ce qu’ils avaient perdu début août. Les taux en ont profité pour remonter également, mais restent toujours, en dehors des taux US, pour la plupart dans des territoires négatifs.

Contexte actuel (11/09/2019) : … et puis s’en revient.

En fait, pour le moment, la croissance mondiale est restée stable au 2nd trimestre, même si les anticipations sont revues à la baisse, principalement aux US et en Allemagne comme le montre les tableaux ci-dessous (source ODDO) :

Le front de l’emploi reste bien ancré, et conserve ses tendances haussières aussi bien en Europe qu’aux US.

Les fondamentaux sont encore bien orientés, mais des chiffres récents ont montré que les impacts des tarifs douaniers jouaient sur le moral des entrepreneurs aux US tel que l’indice ISM manufacturier du mois d’août qui a chuté à 49,1, s’établissant en dessous de 50 pour la première fois depuis août 2016. Néanmoins, l’indice ISM non manufacturier s’est établi à 56,4, certes en dessous des attentes, mais montrant néanmoins une bonne vigueur de l’activité des services. Ce même type de statistiques s’applique en Europe, avec également des services non manufacturiers en pleine forme, ce qui est plutôt bon pour notre vieux continent dont l’activité est principalement basée sur les services.

Que penser du contexte actuel ? A paradoxe, paradoxe et demi !

Nous devons avouer que nous avons du mal à nous faire une opinion sur l’attitude que les investisseurs doivent prendre face à la situation actuelle que nous trouvons controversée.

En effet, d’un coté nous avons une économie mondiale qui se porte bien, avec des fondamentaux encore bon, d’un autre côté, il y a la guerre commerciale USA/Chine qui nous semble interminable (et risque de le devenir, avec des périodes de hauts et de bas, d’espoirs et de faux espoirs) ainsi que d’autres problèmes géopolitiques, et à tout cela il faut ajouter que les marchés sont sous-pondérés en actions, et que les taux coutent de plus en plus aux investisseurs (ou ne rapportent rien si l’on préfère).

Il y a donc autant à manger pour les bulls (les haussiers) que pour les bears (les baissiers). Il y a autant de raison de penser que les marchés vont continuer leur hausse, qu’ils pourraient reconsolider à nouveau.

Pour notre part, notre scénario privilégié est qu’il est encore trop tôt pour anticiper une forte baisse, à cause des bons fondamentaux économiques, et de l’excédent de cash qui est présent dans des marchés qui sont de surcroît sous pondérés en actions. De plus, les taux négatifs, sur des durations de plus en plus longues ne devraient pas inciter toute personne censée à prêter à 30ans à te tels niveaux !!! Donc de ce point de vue, les investisseurs risquent, si les marchés continuent de végéter sur les niveaux actuels, voire de grimper légèrement, d’avoir à être forcé d’acheter des actions, seuls instruments financiers susceptible de procurer des profits ou coupon (si on peut dire) !

Néanmoins, le scénario de raison, surtout étant donné que la performance des marchés actions (et obligataires) à ce jour, a logiquement permis de récupérer, si ce n’est d’avoir effacer, voire dépasser, les pertes de l’an passé, serait de profiter de la hausse pour alléger ses positions actions. En effet, le début du mois d’août nous ayant fortement rappelé à la raison, la volatilité des marchés reste élevée, et même si les facteurs énoncés ci-dessus permettent de penser que le pire n’est pas pour tout de suite, nous restons à la merci aussi bien d’un nouveau tweet, que d’un possible Brexit sans accord ou de tout autre incident qui pourraient nous ramener à nouveau sur les bas niveaux vus il y a un mois.

Aussi, nous maintenons notre positionnement « neutre +» en actions, c’est-à-dire pour un  portefeuille limité à 40% d’actions, sur des niveau compris entre 20 et 25% grand max. Nous maintenons notre préférence pour les actions mondes également. Du coté des obligations, les stratégies « crédits » et flexibles conservent notre préférence. 

Quelle politique d’investissement mettre en place ?… 

Pour plus d’information sur nos services et nos allocations :

www.allocationsetconseils.fr

www.aetc.pro

Achevé de rédiger le 11 septembre 2019 par Pascal BERNACHON et Olivier BLITZ

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